dimanche 5 septembre 2010
Yamina Benguigui: "Raî" (Doc Complet)
* Qu'Est-Ce Que Le Raî?
Le raï est un genre musical algérien apparu au début du XXe siècle dans la région de l'Oranie (notamment Oran et Sidi-bel-Abbès). L’origine du mot raï, signifie «opinion», voire «avis» ou «point de vue», selon le journaliste Mohamed Balhi (« Dis moi mon sort », Algérie-Actualité, 10/08/1980), qui, le premier, a étudié ce genre musical, alors banni officiellement, en le popularisant dans les médias, viendrait de l’époque où le cheikh (maître), où le poète de tradition melhoun et plus précisément sa variante le wahrani, prodiguait sagesse et conseils sous forme de poésies chantées en darija. Al malhoun aurait en effet eu ses prémices à l’époque almohade où de nombreuses productions maghrébines et andalouses du zadjal ont vu le jour selon Ibn Khaldoun. La forme première du malhoun était véhiculée par les maddahin, s’accommodait en effet très bien avec la mission de diffusion d’information que s’étaient assigné les premiers Almohades.
Cependant, dans le contexte de la complainte populaire, le chanteur qui se plaint de ses propres malheurs sans vouloir accuser personne s'accuse lui même. Et plus exactement, il s'adresse à sa propre faculté de discernement, à son raï qui, cédant aux sentiments, l'a conduit à prendre les mauvaises décisions. Le chant commence ainsi : Ya Raï (ô combien est riche mon discernement).
* Réalisatrice:
De parents algériens, Yasmina Benguigui débute sa carrière comme assistante de réalisation, notamment auprès de Jean-Daniel Pollet, avant de fonder avec Rachid Bouchareb une société de production nommée «Raya Films». Elle produit, entre 1990 et 1991, une émission hebdomadaire culturelle et musicale liée aux communautés immigrées en France, "Rencontres", sur France3. Elle réalise de nombreux documentaires : la série "Femmes d’Islam", pour France2, en 1994, puis "La Maison de Kate", "un lieu d’espoir" (1995), sur un centre de traitement de la toxicomanie.
Son documentaire "Mémoires d’Immigrés", réalisé en 1998 pour Canal+, a un fort impact lors de sa sortie en salles. Elle y retrace l’histoire de l’immigration maghrébine à travers des témoignages qui rendent compte de la quête d'identité et des effets du racisme. En 2000, elle réalise le court-métrage "Pimprenelle", pour la collection Pas d'histoires! "12 regards sur le racisme au quotidien" (2001). En 2001, elle présente son premier long-métrage de fiction, "Inch'Allah dimanche", qui recueille de nombreux prix.
Elle présente avec Gilles Schneider l'émission "Place de la République" sur France2, puis D'une rive à l'autre de la Méditerranée en 2003. Elle est présidente du FIPA pour 3 ans. Son documentaire "Aïcha, Mohamed, Chaïb... engagés pour la France", sur l'intégration dans l'armée, est diffusé sur France3 en octobre de la même année, elle reçoit à Florence le prix «Il Sigillo delle Pace» pour l'ensemble de son travail. Elle est chevalier de la Légion d'honneur depuis 2003, et officier des Arts et des Lettres depuis 2002; elle est aussi décorée de l'Ordre national du mérite(chevalier en 1997, promue officier en 2007). Elle est membre depuis 2006 du Haut Conseil à l'intégration.
Elle crée au printemps 2006 une société de production «Elemiah» avec Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac). Il s'agit avec cette société de production de «favoriser la représentation des minorités à la télévision et au cinéma». Elle emploiera des personnes issues de l'immigration et produira des fictions mettant en scène des héros de toutes les origines. Au programme sont d'emblée inscrits un documentaire pour Canal+, Le 9/3, mémoire d'un territoire, et "Aïcha", une série de téléfilms sur le quotidien d'une jeune fille de banlieue, pour France2 avec Sofia Essaïdi dans le rôle principal.
Depuis janvier 2007, elle est marraine de Bibliothèques sans frontières, une jeune ONG qui vise à faciliter l'accès au savoir dans les pays en développement.
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