vendredi 19 août 2011
TEDxCarthage - Nawal Skandrani
C'est à l'âge de cinq ans que tout a commencé pour Nawel Skandrani. En imitant sa sœur, elle s'éprend de la danse. Cette passion devient pour elle une véritable discipline qu'elle perfectionnera grâce à une solide formation au sein du Conservatoire National de Musique et de Danse de Tunis. A peine 17 ans, elle est lauréate du premier prix d'études chorégraphiques. Après avoir obtenu le troisième prix d'études pédagogiques de l'Académie Internationale de la Danse de Paris, elle entame sa carrière professionnelle d'abord en Italie puis se fait engager au Berkeley Ballet Theater aux Etats Unis.
Elle croyait ne jamais revenir en Tunisie puisqu'au-delà du conservatoire, rien n'était programmé dans le visage culturel pour l'épanouissement de sa carrière et surtout de sa passion. Un concours de circonstances, favorisé par Mohamed Driss, directeur du Théâtre national tunisien, la pousse alors à retourner dans son pays en 1988. Elle avait alors à peine trente ans. Pendant quatre années au Théâtre National, elle met en place une formation non seulement pour les danseurs dans le cadre de l'académie « Studio danse-théâtre » mais aussi pour les acteurs encore en méconnaissance de l'importance du travail sur le corps.
En 1992, elle est désignée par le Ministère de la Culture pour fonder le BNT (Ballet National de Tunisie), institution qu'elle dirigera jusqu'en 1996. Sous sa direction, cette institution produira en quatre ans 13 créations signées par les chorégraphes Imed Jemaâ, Raza Hammadi, Walid Aouni, David Brown, Thierry Malandain et Ricardo Nunez. Elle créera également trois pièces pour le BNT. Ce n'est qu'à partir de 1997 que son nom devient vraiment plus connu auprès du public en réalisant les chorégraphies de « Soirée particulière », « Grand ménage », « Jûnun/Démence) » et « Khamsoun/Corps otages ». Le célèbre metteur en scène Fadhel Jaïbi, avec qui elle a travaillé lors de la réalisation de ces œuvres, la surnomme « l'artiste citoyenne ».
Depuis 2008, elle est directrice artistique du Studio Bambou, résidence d'artistes située dans la ferme Fourati (Boukrime -- Cap Bon) où elle a présenté au mois d'avril 2010 son dernier spectacle intitulé « La feuille de l'olivier ». Nawel Skandrani est aujourd'hui aussi membre fondateur du bureau tunisien de l'Institut International du Théâtre, membre fondateur du Syndicat tunisien des Arts Scéniques, membre du réseau Danse bassin Méditerranée, membre des conseils d'administration du Young Arab Theatre Fund et du Fonds Roberto Cimetta. Voulant savoir ce qui régénérait sa passion, la question lui fut incongrue. En effet, pour elle, la danse est une évidence. Bien qu'elle ait occupé quelques autres postes pour survivre en faisant, entre autres, de la comptabilité, de l'interprétariat et de la direction administrative, elle avoue spontanément qu'elle ne sait vraiment rien faire d'autre que créer de l'écriture corporelle ou faire de son corps l'instrument scripturaire de cet art quasi-divin qu'est la chorégraphie.
Selon elle, il n'y a pas d'art plus noble qu'un autre, il n'y a que l'émotion et le travail dans un espace où la frontière n'existe pas pour créer une œuvre authentique. Sa décision de revenir en Tunisie a été la cause d'une estimable valeur ajoutée- presque rare-dans le domaine de la danse en Tunisie et une véritable source d'inspiration à ses fans avertis.
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