samedi 20 août 2011
Lutter contre le sexisme
Question d’Ana, Lisbonne (Portugal):
“Je voudrais savoir comment nous pourrions mettre fin au sexisme et aux différences sociales qui existent entre les hommes et les femmes, ce qui est un problème récurrent dans notre société et dans le monde ?”
Laure Juteau de l’association “Osez le féminisme” (Belgique), lui répond:
“Le sexisme, c’est dès qu’on met les gens dans une case, cette case qu’on a appelée “femme” ou cette case que l’on a appelée “homme” et que dès que l’on en dévie un peu, on rappelle les gens à ce rôle qui doit être le leur.
Donc c’est une femme qui est directrice d’un service technique et à qui on va dire : “Ah et bien, vous devez être l’assistante du directeur”, parce que bien sûr ce n’est possible qu’une femme soit la directrice d’un service technique.
C’est aussi un homme qui choisit une carrière d’infirmier et en qui on n’aura pas confiance parce que c’est bizarre un homme à une poste de femme.
En fait, quand on y réfléchit, c’est quelque chose d’assez ridicule de plaquer des comportements sociaux sur un critère biologique parce qu’on aurait pu choisir n’importe quoi.
Ca aurait pu être la couleur des cheveux. On aurait pu décider que les blonds ne tiennent pas très bien le soleil et qu’ils seront mieux à l’intérieur à s’occuper des enfants et de la maison, que les bruns qui résistent mieux au soleil seraient à l’extérieur et que les roux qui ont des cheveux très voyants pourraient être meilleurs diplomates et on aurait organisé toute la société comme ça.
Quand on le dit comme ça, ça parait ridicule mais dès qu’on parle d’hommes et de femmes, c’est tellement ancré en nous qu’on a l’impression que cela a une logique, une justification.
Et si on ne fait pas l’effort de déconstruire le sexisme et de se dire que les individus sont indépendants et font leur choix sans être déterminés par ce qu’ils ont ou qu’ils n’ont pas entre les jambes, si on ne fait pas ce travail-là, forcément nous-mêmes, on a des comportement sexistes à longueur de journée.
Il faut absolument, dès le plus jeune âge et aussi auprès du personnel enseignant, avoir un travail très fort sur le sexisme et permettre de faire des ateliers avec les enfants, de faire des ateliers avec les adultes et que les gens puissent déconstruire cela et ensuite l’appliquer dans leur vie.”
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