mercredi 19 mai 2010

"Faux Blancs" de Jean-Daniel Bécache

*Première Vidéo:




*Deuxième Vidéo:




*Troisième Vidéo:




Un "faux Blanc" est un Blanc qui vit en Afrique, et qui ne correspond pas à l'image du Blanc, forcément riche, forcément évolué – un handicapé ou un fou en somme, tout aussi gênant et révélateur.


En cela, les faux Blancs sont parfaitement subversifs, tant pour la société africaine que pour les Blancs bien installés qui ne supportent pas cette image déformée. Tout se passe comme si ils torpillaient par leur simple existence cet imaginaire ravageur que l'on rencontre de plus en plus en Afrique prônant la recolonisation moderne d'un continent supposé incapable de s'en tirer tout seul.


Selon Olivier Barlet, c'est cet imaginaire qu'explore le film à travers ses rencontres, la parole des Africains étant tout aussi centrale que celle des Blancs. Les causes en sont évoquées dès le départ, dans l'acculturation liée au système scolaire, puis la dévalorisation dans l'intégration raciale de la différence.


Hormis quelques travellings de rues qui donnent une impression de déjà-vu, le film profite d'un montage rapide et d'une attention pour l'environnement qui le rend moins bavard que ce que le sujet risquait d'impliquer, d'une certaine neutralité d'approche ouvrant une distance propice à la réflexion, de l'instillation de quelques photos coloniales remplaçant un long discours, de propos captés dans le contexte social de ceux qui les prononcent, ce qui leur permet de se suffire à eux-mêmes sans que la caméra doivent faire une démonstration en fouinant dans la maison.


C'est ainsi parce que ce regard est ancré dans le réel qu'il dévoile l'imaginaire qu'il veut approcher. Noirs comme Blancs, c'est un inconfortable miroir qui nous est proposé. Plus qu'un reportage, Faux Blancs est une thérapie.





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