samedi 12 décembre 2009
Ben Laden/ Les Ratés D'Une Traque
Les auteurs du documentaire, Eric de Lavarène et Emmanuel Razavi, affirment que des soldats français ont tenu en joue, sans tirer, le chef d'al-Qaïda par deux fois, en 2003 et 2004 en Afghanistan. La France avait en effet déployé, à partir de juillet 2003, 220 membres de ses Forces spéciales dans ce pays, d'abord dans le sud, puis l'est. Ces forces doivent se retirer courant janvier dans le cadre d'une "réorganisation générale" du dispositif militaire français dans ce pays.
"De la pure affabulation"
Eric de Lavarène et Emmanuel Razavi assurent aussi que si les soldats français n'ont pas abattu le chef d'al-Qaïda, c'est parce qu'aucun ordre de le tuer n'est venu de leurs supérieurs américains les supervisant. Affirmations qui s'appuient sur les témoignages de quatre membres des forces spéciales françaises. La voix racontant comment ben Laden s'était retrouvé dans leur viseur deux fois à six mois d'intervalle est modifiée pour des raisons d'anonymat.
Le ministère de la Défense proteste vivement. "Quand j'entends les réalisateurs dire que les soldats français ont eu dans leur viseur ben Laden, c'est de la pure affabulation", affirme-t-il. "Il n'y a aucun fondement de vérité à ce qui est dit". "L'idée que dans une situation de proximité avec l'ennemi les forces spéciales demandent une instruction à la chaîne de commandement qui leur répond non ne correspond pas du tout à la réalité du terrain en Afghanistan", insiste notamment le commandant Christophe Prazuck, de l'état-major des armées.
"Localiser n'est pas arrêter"
Le ministère souligne également qu'à l'époque, il avait été fait état "d'informations permettant de faire des hypothèses de localisation" de ben Laden. Et rappelle que chef d'état-major de l'époque, le général Henri Bentégeat, avait déclaré en juin 2004, à propos de ces informations, qu'entre "localiser une personne et procéder à l'arrestation d'une personne il y a toujours une marge".
Enfin, une autre question peut se poser : si les Américains avaient donné le feu vert aux soldats français pour tuer ben Laden, la polémique se serait alors sûrement nouée dans le sens inverse. On aurait en effet sans doute reproché à la France d'être à la botte américaine et d'avoir de fait exécuté le terroriste sans procès.
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