mercredi 16 septembre 2009

Jean-François Champollion: Le Décodeur




Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune, né le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le Lot et mort le 4 mars 1832 à Paris, est un égyptologue français. Déchiffreur des hiéroglyphes, il est considéré comme le père de l'égyptologie.


Le déchiffrement des hiéroglyphes est un travail de longue haleine : débuté avant 1807, il découvre en 1808 le principe de ligatures (regroupement) des signes. Il postule alors, sur des analogies avec l'un des dialectes coptes, l'absence de voyelles dans l'écriture égyptienne. En 1810, il émet l'idée que les signes peuvent être idéogrammes (exprimant une idée) ou phonogrammes (exprimant un son). En 1812, il établit une chronologie des écritures, les cursives (hiératique et démotique) étant une version simplifiée et postérieure aux hiéroglyphes.


En 1816, il est exilé à Figeac, en raison de ses opinions bonapartistes et doit interrompre ses recherches. Il y développe avec son frère un système d'enseignement primaire basé sur le monitorat. Il revient à Grenoble en 1817 et se marie avec Rosine Blanc en 1818.


Devenu professeur-adjoint d'histoire à l'université de Grenoble, il poursuit l'étude des hiéroglyphes. En 1819, il est persuadé, après l'observation des papyri du livre des morts que le hiératique est une simplification des hiéroglyphes. À partir de 1821, il déchiffre les premiers cartouches royaux dont celui de Ptolémée V sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur la base d'un obélisque et sur un papyrus bilingue. Le 27 septembre 1822, il écrit la lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques dans laquelle il fait part de sa découverte d'un système de déchiffrement des hiéroglyphes :
« C'est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot9. »


Il faudra encore deux ans à Champollion pour publier son Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens et ouvrir les portes de l'égyptologie scientifique. Ses découvertes suscitent cependant controverses et critiques de la part de ses contemporains, notamment de son ancien maître Silvestre de Sacy, pour qui les Hieroglyphica d'Horapollon étaient la bible en la matière.


Il est nommé en 1826, conservateur chargé des collections égyptiennes au musée du Louvre. Il convainc le roi Charles X d'acheter la collection d'Henry Salt, consul britannique en Égypte, puis fait d'autres acquisitions majeures dont la plus célèbre est celle de l'obélisque de Louxor qui est couché en août 1834 sur le quai au début du Cours-la-Reine et dressé à Paris, place de la Concorde le 25 octobre 1836.

De 1828 à 1830, il réalise enfin son rêve : il part pour une mission scientifique en Égypte et y recueille de nombreuses données et objets. De retour à Paris, il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres après la chute de Charles X et obtient la chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France. Il y donne sa leçon inaugurale en 1831. Cependant, épuisé par ses travaux, il meurt à Paris le 4 mars 1832 à l'âge de 41 ans.


Il disait de lui-même : « Je suis tout à l'Égypte, elle est tout pour moi ».




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire