Le rap marocain est un genre musical qui s'impose par de jour en jour par la force du discours et des médias; hérité du rap et la culture hip-hop moondiale. Il se distingue néanmoins du rap américain, français, ou anglais, par ses variantes locales (régions, villes, quartiers) et par sa proximité de la jeunesse marocaine (de par les thèmes qu'il traite), ainsi que par l'influence de la culture marocaine qu'il subit.
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envoyé par jingo. - Clip, interview et concert.
(Vidéo source: Métropolis-Arte)
Les débuts du Hip-Hop et des arts urbains au Maroc remontent au milieu des années 1980. Il faut préciser que dès son apparition en Occident, des jeunes marocains issus de l'immigration, vivant en Europe, feront entrer le rap au pays lors de leur retour saisonnier à leur pays natal. Les rappeurs marocco-marocains mettront plusieurs années pour transformer le "rap occidental" en "rap marocain" (fusion entre musiques traditionnelles marocaines et rap occidental) et pour trouver le phrasé adéquat ( mélange d'arabe marocain dit darija , français et anglais). L'ouverture démocratique du pays ( amorcée à la fin des années 90) jouera un rôle crucial dans l'épanouissement et l'expansion de tous les nouveaux genres musicaux de la nouvelle scène artistique marocaine.
Lors de son explosion dans le champ musical du pays, le rap marocain subira (comme pour tous les nouveaux mouvements musicaux à travers le monde) les mêmes types de critiques affligeantes observées en Occident : musique décadente, musique de sauvages, musique de voyous etc). Cependant, avec les années, ce style musical s'impose auprès du public marocain et donc auprès des médias.
Au Maroc, bien que le rap soit pratiqué et apprécié des jeunes, il faudra attendre plusieurs années avant qu'il fasse son apparition dans les médias radio et TV. Aujourd'hui, le rap marocain, du fait de sa couleur " arabo-marocaine ", est le seul rap maghrébin et arabo-musulman véritablement présent dans les médias arabes ; Du fait de son originalité dans le monde arabo-musulman et des thèmes chantés, le rap marocain fera l'objet de reportages TV sur le chaîne française Arte , émission Métropolis et sur la chaîne d'information arabe internationale ALJAZEERA (Disponible en parties fragementées sur Youtube).
Au Maroc, on voit surgir des chanteuses de Rap (le groupe féminin Maghribiya ou la chanteuse Mouna), ce qui constitue en soi une véritable révolution dans tout le monde arabo-musulman majoritairement machiste.
Le succès du rap marocain pousse, de nos jours, les jeunes du Maghreb et du Moyen-Orient à reprendre la couleur et les thèmes développés (critiques sociales et politiques) par les Rappeurs marocains et, cela avec difficultés du fait de la censure socio-médiatique ; ainsi, en Algérie ou la Tunisie, en particulier, où le Rap occidental est également entré tôt dans ces pays, les artistes de ce genre musical n'ont pas réussi à tenir sur la durée ; À ce jour, les rappeurs algérien et tunisiens n'ont pas encore trouvé leur cachet " arabo-maghrébin", et doivent se passer de l'appui des médias contrôlés par le pouvoir.
Le rap et la musique urbaine ont rapidement conquis les grandes villes du Maroc. Utilisant la langue crue véhiculée dans la rue (Darija), les rappeurs marocains revendiquent des messages de contestation politique et sociale dans l'espoir d'un Maroc meilleur et dénoncent régulièrement la corruption, la misère, le chômage, et autres fléaux inquiétants. Dès lors, le rap qui apparaît comme un nouveau style original et expressif devient très rapidement un élément d’accroche pour un nombre important de jeunes.
Les rappeurs marocain ont d'abord débuté dans des quartiers de villes comme Salé pour se développer ensuite vers d'autres villes. Un des premiers groupes de rap représentatif furent le groupe Les Dragons Blancs crée en 1993 qui est passé à l’émission Musiqua, présentée à l'époque par Jaqueline Alioli.
Le 1er album de Rap marocain est sorti en 1996 du groupe "Double A" de la ville de Salé sous le label "Adoua' al-madina".
Le rap marocain fait apparaît de plus en plus dans les quartiers populaires des villes et dans les agglomérations avoisinantes. Ce style a par contre des difficultés à décoller du côté des maisons de disques qui hésitent à produire du rap et du hip-hop, du fait du faible pouvoir d'achat des marocains et aux téléchargements illégaux sur Internet. D'une façon générale, précisons que dans tous les pays à faible revenu le piratage de cassettes, CD ou DVD est monnaie courante. Aussi certains artistes et rappeurs marocains ( et même européens), proposent gratuitement leurs œuvres dans le but de les faire connaître au monde entier et tirent donc un revenu de leur création artistique lors de leurs concerts, de leurs passages à la TV, ou de leurs déplacements à l'étranger.
D'autres artistes pratiquant le rap marocain ont évolué dans d'autres villes du pays, comme à Meknès avec le groupe H-Kayne.
Même si le rap local est largement influencé par les tendances: américaine et française; les rappeurs marocains n'adoptent pas, dans les premiers temps, le même mode de vie, comme les grosses voitures, filles dénudées, ou d’armes à feu dans le but de ne pas choquer une société qui reste encore majoritairement conservatrice et éviter un rejet de la population ; certains rappeurs revendiquent plutôt une appartenance populaire souvent musulmane en restant respectueux de certaines valeurs ; pour d'autres ce comportement respectueux est une forme d'hypocrisie qui ne correspond au message initial (contestataire et révolutionnaire) du rap .
Pour les observateurs de ce genre musical, ce sont des albums sortis depuis 2004 qui permettent au rap marocain d'émerger et de toucher un large public. C'est le cas de l'album intitulé Mgharba tal'Mout de Bigg3, le chanteur déclare "utiliser le langage des jeunes pour leur parler vrai. J’exprime ainsi le fond de ma pensée et la leur. Je crie haut sur scène ce que les Marocains pensent tout bas"4, le maxi Khatwa signé Casa Crew, les albums d'H-kayne, le maxi -jit lyom- de ( SHARK ) ; de Fnaïr5, de Zanka Flow.
Au sein de la nouvelle scène marocaine, Hoba Hoba Spirit est un groupe qui se distingue des autres et obtient du succès auprès des jeunes, car il a un style un peu spécial baptisé "Haiha Music" (la musique de l'éclate). La ruée des jeunes vers le Festival d'Essaouira pour les voir en concert en témoigne.
Comme pour beaucoup d’artistes non-subventionnés par le ministère de la Culture du Maroc, les rappeurs doivent également recourir à la débrouillardise quasi-amateur car ils ne disposent pas de circuit de distribution normal. Certains n'hésitent donc pas à s'autoproduire et déposer leurs cassettes ou CD en vente dans le circuit commercial.
Les artistes marocains, quelque soit leur style de musique, ont tout intérêt à suivre l'exemple des artistes Raï connus internationalement, à savoir, trouver des partenaires en Europe et à s'appuyer sur la diaspora maghrébine vivant en Occident pour asseoir leur art aussi en dehors du Maroc.(Source: Wikipédia; avec adaptation, réctification, et proposition des vidéos faites par le Bloggeur)
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